(Focus) Ndouna Depenaud, poète gabonais


Bonjour les amis. Comment allez vous?

Aujourd’hui c’est une journée commémorative pour moi. Aujourd’hui j’ai décidé de rendre hommage à un homme de lettres gabonais, pas assez connu, méconnu, et qui pourtant a laissé derrière lui des petites pépites, des petites graines, qui ne demandent qu’à germer.

Le 19 juillet 1977, le poète et homme politique gabonais Dieudonné Ndouna dit Ndouna Depenaud a été assassiné à Libreville. 

Auteur de deux oeuvres majeures, des recueils de poèmes, Passages et Rêves à l’aube, il fait figure d’auteur gabonais incontournable au même titre que Okoumba-Nkoghe, Laurent Owondo ou Honorine Ngou.

Ci-dessous, une strophe, extrait du poème Dans la nuit, que j’ai récemment lu, et pour lequel j’ai eu un vrai coup de coeur.

Dors tranquille, “mwana” aux cheveux crépus;

Sur toi l’ombre de tes ancêtres veille

Jusqu’à l’heure où le soleil se lève.

Dors, du sommeil reposant des fauves repus.

Alors que dehors, tout s’agite en se désolant,

Tranquille aussi une âme, dans l’innocence,

En paix, se relève en se consolant

D’une blessure qu’elle panse en silence.

Mais poète, Ndouna Depenaud ne l’a pas seulement été. Il a aussi écrit des pièces de théâtre (dont La plaie).

Le seul bémol à ce jour, qui, je pense, n’aide pas vraiment à pérenniser son travail surtout à travers les plus jeunes, c’est la mauvaise distribution de ses recueils. Ils sont inexistants sur la Fnac et Amazon, et au Gabon, vous ne pourrez vous les procurer qu’auprès des librairies dites “par terre”, spécialisées dans les livres d’occasion (dont l’approvisionnement est aléatoire).

Alors les amis, si vous connaissez un moyen sûr d’en avoir… je n’attends que vos recommendations/adresses 🙂

Et en attendant… je vous quitte avec ce beau conte poétique, cette petite fable, qui a une morale qui me parle beaucoup. La peur, qui paralyse, qui nous plonge dans l’immobilisme, et la honte, le jugement des autres, sont deux plaies qui nous empêchent de nous réaliser. Deux plaies qui nous font manquer des opportunités qui sont pourtant à notre portée.

Je vous laisse apprécier.

“La honte et la peur”

Il pleut et il fait soleil et les fantômes

Enfantent des jumeaux derrière les arbres.

Grand père, toi qui sait faire rire.
Toi dont la barbe fleurit d’anecdotes.
Raconte-nous une belle histoire, tu veux ?.

« Autrefois, deux hommes, la Honte et la Peur
S’étaient lié une solide amitié.
Un jour, ensemble, ils tendirent des pièges,
Bien loin du village, bien loin des hommes.
Les jours passèrent, « aucun » ne visita les pièges.
La Peur éprouvait de la frayeur à s’y rendre
Toute seule dans les profondeurs de la forêt.
Pour la Honte, rapporter seule le gibier commun,
C’est courir le risque d’être accusée de vol.
Le gibier pris au piège se putréfiait et
Les deux hommes mouraient de faim ».

A qui imputer la faute ?

Et vous? Connaissiez vous Ndouna Depenaud? Quel autre poète, toute origine confondue me conseilleriez vous?

One love <3

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