Quand je me suis procurée ce livre, l’auteur, Ishmael Beah, m’était totalement inconnue. Mon choix s’est porté sur ce petit roman (300 pages à peine) uniquement grâce au titre et à la couverture, qui, je dois l’avouer, ne m’ont pas laissée indifférente.
Des couleurs éclatantes, et un titre plein de promesses, je me suis dit en le voyant que ce serait un bon compagnon de voyage (je l’ai commencé dans un train, oui). Même le résumé à l’arrière me paraissait être une ode à l’espoir et à la reconstruction de soi après des moments très difficiles. Comment y résister?
Ainsi, Ishmael Beah raconte les destins entrecroisés de survivants de la guerre civile Sierra Léonaise, ayant tous décidés, après 11 ans d’errance et de peur, de se réfugier dans le village d’Imperi afin de reconstruire et se reconstruire.
Il y a des personnes âgées, et moins âgées, des enfants, des personnes blessées, estropiées, traumatisées, marquées à vie, dans leur chair et dans leur tête. Il y a des hommes, et des femmes.
Surtout des femmes.
« Chaque histoire commence et se termine par une femme, une mère, une grand-mère, une fille, un enfant. Chaque histoire est une naissance… »
L’histoire débute donc avec une femme et se finit avec une femme. On voit la Vie renaître dans cette région reculée de la Sierra Leone, et les personnages se réhabituer à avoir une vie « normale ».
Ce roman a tout pour plaire, de prime abord. Il avait tout pour plaire. Pour me plaire.
Pourtant, pourtant… il s’est révélé d’une dureté, d’un pragmatisme, et bien souvent, d’une cruauté, tellement réels, que le lire a été éprouvant.
La méchanceté gratuite, le manque d’humanité, y sont décrits avec tellement de simplicité, de véracité (et d’innocence presque), comme si dans cette région ayant connu le déchirement de la guerre, la violence était devenue une norme banalisée.
Tout le long de ce roman, je cherche la note d’espoir promise, et ma foi en l’humanité renaître, mais je ne les trouve pas. Les seules éclaircies sont lors de rares moments autour du feu, ou d’un repas commun, partagé, finissant toujours par un conte dont seule Mama Kadie a le secret. Et encore…
J’ai été emportée dans l’univers de l’auteur, j’ai même pleuré (à plusieurs reprises), parce qu’il est bien écrit. C’est facile de se mettre dans la peau de ces personnes qui souffrent tant dans leur âme. Donc oui, il m’a pris aux tripes émue. Mais je ne pense pas que je retenterai l’expérience!
Que cela soit chez les enfants, ou les plus grands, les désillusions s’enchaînent, les déceptions, les deuils, la résignation, sont le quotidien de ces personnes qui pourtant ont déjà été TELLEMENT éprouvées par la Vie.
J’ai pensé que viendrait, à un moment ou à un autre le répit (tant mérité).
J’ai pensé que le soleil finirait enfin par se lever, dans leur existence. Eclatant, réconfortant, en signe de renouveau et de lendemains meilleurs. Mais non. Non. Le soleil, dans ce roman, ne vient pas. Ni demain, ni le jour d’après, ni jamais.